OPÉRATION MAINS PROPRES : LE MAIRE DE COGOLIN GLISSE SUR SA PROPRE SAVONNETTE !
- transian citoyen
- 7 juil.
- 3 min de lecture
Par un étrange retournement de l’Histoire, ceux qui se sont longtemps présentés comme les pourfendeurs d’un "système corrompu" en deviennent parfois les plus caricaturaux représentants. C’est le cas de Marc-Étienne Lansade, maire de Cogolin (Var), ex-Front national, ex-Reconquête, soutien revendiqué d’Éric Zemmour, et désormais ex-élu… condamné.
La cour d’appel d’Aix-en-Provence vient de prononcer contre lui une peine de 18 mois de prison avec sursis, 30 000 euros d’amende et trois ans d’inéligibilité avec exécution immédiate. Une chute retentissante pour celui qui, depuis 2014, s’était installé en croisé de l’ordre moral et du patriotisme municipal, avec tout l’attirail de la droite identitaire.
Quand l’« opération mains propres » vire au bain de boue : le cas Lansade à Cogolin

Les faits sont glaçants. En 2020, Lansade fait signer une procuration à un vieil ami hospitalisé, atteint de pathologies lourdes (VIH, méningite, confusion mentale), pour finaliser une vente immobilière… au bénéfice de sa maîtresse.
Le tout certifié dans les règles – ou presque. Le signataire n’était « pas dans la meilleure de ses formes », admet l’élu, avant de botter en touche :
« Après tout, je ne suis pas médecin. »
La justice, elle, ne s’est pas laissée berner par ce mélange d’improvisation morale et de désinvolture cynique. Elle a considéré qu’il y avait bel et bien eu abus de faiblesse, et confirmé en appel une condamnation déjà prononcée en première instance.
Mais cette affaire n’est que la partie émergée de l’iceberg judiciaire. Selon les informations disponibles, Marc-Étienne Lansade est mis en examen dans au moins onze autres dossiers : soupçons de détournement de fonds publics, harcèlement moral, emplois fictifs, favoritisme, conflits d’intérêts, pressions sur témoins… La liste est longue, et tisse un tableau de gestion municipale où les principes d’éthique publique ont été remplacés par une logique de clientélisme autoritaire.
À Cogolin, la morale zemmourienne condamnée pour abus de faiblesse
Ironie du sort : Lansade appartient à cette frange politique qui fustige depuis des années les élites, les juges, les journalistes et l’État de droit. Un discours porté haut par Éric Zemmour, chantre de la morale nationale, de l’honneur bafoué et de la restauration de l’autorité.
Or, que reste-t-il ici de cette "exemplarité" tant revendiquée ? Un maire condamné, désavoué par la justice, qui quitte la scène avec son écharpe, ses casseroles, et ses convictions en lambeaux.
C’est le syndrome bien connu du "faites ce que je dis, pas ce que je fais", devenu doctrine officieuse de certains élus d’extrême droite, plus prompts à dénoncer l'immoralité des autres qu'à s’appliquer à eux-mêmes la rigueur qu’ils prônent.
Faut-il un Poutine pour sauver Madame Le Pen ?
Pendant que Donald Trump appelle à l’abandon des poursuites contre Netanyahou, on pourrait s’attendre à ce que Poutine vole au secours de Lansade. À moins que Marine Le Pen elle-même ne réclame une « justice apolitique » pour son ancien camarade. Le tout pendant qu’Éric Zemmour explique sur un plateau que « la France se meurt sous le poids des compromissions ».
La scène serait risible si elle n'était pas aussi révélatrice. À force de dénoncer la pourriture du système, certains finissent par y tremper jusqu’au cou. Et quand la justice s’en mêle, ce n’est plus la décadence qu’on combat, c’est sa propre crédibilité qui s’effondre.
Quand l’anti-système devient le problème

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