LE RN PEUT-IL CONQUÉRIR L'HÔTEL DE VILLE DE TRANS-EN-PROVENCE ? OU D'AUTRES COMMUNES DU VAR...

Les résultats des dernières consultations électorales à Trans-en-Provence, avec les 59,8% pour Philippe Schreck aux Législatives de 2024 ou les 49,10% de Jordan Bardella aux Européennes de la même année, font du Rassemblement National, pour certains observateurs, le favori pour remporter les élections municipales de 2026. Comme d'ailleurs dans de nombreuses communes varoises!

Mais ces pourcentages fournissent une photographie biaisée des situations politiques locales. Une analyse plus fine révèle une autre réalité électorale. Ce constat se confirmerait d'ailleurs dans de nombreuses communes du département.

ANALYSE DES RAPPORTS DES FORCES POLITIQUES À TRANS-EN-PROVENCE

ÉLECTIONS LÉGISLATIVES 2024 À TRANS-EN-PROVENCE

ÉLECTIONS EUROPEENNES 2024 À TRANS EN PROVENCE

Jordan Bardella confirme avec 1389 voix le score de Philippe Schereck au législative de 2022 de 1347 voix, mais avec un taux de participation beaucoup plus élevé de 58,39% par rapport à 48,49% . Plus de 10%.

ÉLECTIONS LEGISLATIVES TRANS-EN-PROVENCE 2022

second tour

Avec un taux de participation de 48,49% Philippe schreck obtient 1347 voix.

ÉLECTIONS MUNICIPALES DE 2020

Faible participation : 46;82% et victoire au premier tour d'Alain Caymaris avec 1110 voix

• La qualification politique des listes est celle fournie par la préfecture

• CONSEILLER MUNICIPAL

MAJORITÉ

LISTE UNIS POUR TRANS

(Liste Les Républicains)

Alain Caymaris, 57 ans, cadre commercial, 1er adjoint sortant ; Anne-Marie Amoroso, 61 ans, assistante commerciale, adjointe au maire sortante ; Françoise Antoine, 72 ans, retraitée, conseillère municipale sortante ; Philippe April, 59 ans, maçon ; Georges Auriac, 67 ans, retraité, conseiller municipal sortant ; Jean-Yves Bonhomme, 47 ans, enseignant ; Brice Bremond, 45 ans, infirmier ; François Costa, 24 ans, responsable de bar ; Brigitte Defrance, 56 ans, retraitée ; Murielle De Santis, 61 ans, aide-soignante ; Aline Deloly Siutryk, 40 ans, gestionnaire de patrimoine ; Yves Deniel, 60 ans, agent CAVEM ; Carole Denis, 54 ans, employée de banque ; Jean-Michel Duval, 57 ans, acheteur ministère de la Défense ; Hélène Ferrier, 57 ans, agent territorial, adjointe sortante ; Sophie Formica, 40 ans, mère au foyer ; Thomas Garnier, 27 ans, maître de chai ; Jacques Godano, 78 ans, retraité, adjoint sortant ; Jean-Paul Guyot, 69 ans, retraité ; Micheline Jacquot, 86 ans, retraitée ; Jacques Lecointe, 74 ans, retraité, maire sortant ; Eva Levêque, 48 ans, commerciale ; Jean-Paul Limasset, 41 ans, fonctionnaire au SDIS du Var ; Anne-Laure Longo, 34 ans, agent territorial ; Nicolas Missud, 43 ans, agent territorial, conseiller municipal sortant ; Stéphanie Morales, 49 ans, accompagnante d’élèves en situation de handicap ; Andrée Morel, 83 ans, retraitée, conseillère municipale sortante ; Nicolas Niedda, 37 ans, élagueur ; Alicia Rennault, 27 ans, employée de banque ; Anne-Marie Rigaud, 60 ans, enseignante en retraite ; David Scrimali, 47 ans, artisan.

Brice BREMOND, siège dans les rangs de l'opposition municipale siège

OPPOSITION

LISTE POUR QUI VIVE TRANS

 (Liste Divers Centre)

Fouriscot Jean, 57 ans, entrepreneur, Ameur Benjamin, 31 ans, employé municipal, pompier volontaire ; Amoroso Virginia, 65 ans, retraitée banque ; Aubert Pascal, 65 ans, officier et cadre retraité ; Bernard Sonia, 41 ans, chargée de Cpte (RH) ; Blanchard Carole, 51 ans, employée de commerce ; Bonal Francis, 62 ans, Officier et Cadre informatique retraité ; Bourger Jacques, 77 ans, cadre sup retraité ; Bruchon Michel, 63 ans, Général de brigade, 2e section ; Christoff Eric, 53 ans, adjt technico territorial ; Di Maria Béatrice, 65 ans, retraitée de la Poste ; Esperandieu Justine, 21 ans, étudiante ; Esteve Marc, 57 ans, agent de vente ; Esteve Camille, 18 ans, étudiante/Infirmière ; Fade Claudine, 72 ans, assistante opératoire ; Faure Claude, 64 ans, exploitant agricole retraité, ; Fontaine Jérôme, 33 ans, chef de secteur distribution de pièces automobiles ; Gomez Muriel, 47 ans, auxiliaire puériculture ; Gottrant Rémi, 28 ans, conseiller en assurances ; Le Quellec Albert, 64 ans, officier de gendarmerie retraité ; Massoni Joséphine, 68 ans, fonctionnaire territorial retraitée, ; Mercier Véronique, 57 ans, employée d’Hôtellerie ; Petitjean Monique, 64 ans, commerce, retraitée ; Pey Jean-François, 71 ans, responsable administratif BP, retraité ; Ragosa Corinne, 51 ans, employée de commerce ; Regley Catherine, 54 ans, chauffeur accompagnant ; Tavan Simone, 64 ans, adjoint principal lycée ; Tiso Erminio, 54 ans, Commerce alimentaire ; Yango Grégory, 40 ans, commerce engins de TP ; Zentelin Guillemette, 58 ans, architecte.

LISTE ENSEMBLE POUR TRANS-EN-PROVENCE

(Liste Divers Droite)

Guy Mondary, 67 ans, officier supérieur ; Sophie Anton, 50 ans, secrétaire juridique ; André Garcin, 69 ans, fonctionnaire territorial ; Naty Camoin-Borr, 49 ans, VDI ; Michel Wurtz, 67 ans, officier supérieur ; Hélène Curcio, 53 ans , auxiliaire de vie ; Jérémy Gest, 44 ans, directeur d’accueil collectif de mineurs ; Céline Carloni, 43 ans, courtier en prêt immobilier ; Cédric Gada, 44 ans, cadre SNCF ; Emilie Boismare, 50 ans, agent immobilier ; Eric Tramson, 43 ans, éducateur canin ; Gisèle Brusa, 42 ans, éducatrice spécialisée ; Jean Jadas, 71 ans, officier supérieur ; Marina Raibaut, 58 ans, secrétaire ; Victor Anton, 22 ans, étudiant ; Delphine Lambert, 34 ans,auxiliaire de vie ; Romain Alleaume, 41 ans, chef d’entreprise ; Sylvie Coquard, 45 ans, esthéticienne ; Benoît Dufresne, 39 ans ans, responsable commercial ; Sandrine Declaude, 52 ans, employée ; Guillaume Ehrhart, 38 ans, vendeur caviste ; Isabelle Devautour, 37 ans, assistante maternelle ; Stéphane Druon, 47 ans, inspecteur de permis de conduire ; Mercédès Hernandez, 58 ans, chauffeur de taxi ; Kévin Bonhomme, 22 ans, chauffeur de taxi ; Danielle Brouchier, 75 ans, aide-comptable ; Cédric Quaglia, 44 ans, chef d’entreprise ; Sandrine Thion, 40 ans, secrétaire ; Daniel Bernard, 63 ans, officier.

POUR 2026...

Deux candidatures "officielles" sont d'ores et déjà connues des transians. Celle de Jean Fouriscot leader de la liste d'opposition "Pour Tans-en-Provence", qui dès le 10 juin 2024, par le canal de Var Matin, a fait savoir qu'il préparait une nouvelle équipe aurour de lui pour conquèrir l'hôtel de ville ( lire ici).

Et celle du maire sortant, Alain Caymaris qui a annoncé sa candidature lors de sa cérémonie des voeux (lire ici).

Logiquement, fort des succés électoraux du RN dans sa circonscription, le député Philippe Schreck cherche à les convertir lors des prochaines élections municipales.

LES ÉLECTIONS MUNICIPALES NE SONT PAS DES ÉLECTIONS POLITICIENNES

Il est toujours hasardeux de comparer les scores des différents partis lors d’élections aux enjeux fondamentalement distincts. Il est possible de sanctionner une majorité gouvernementale en votant contre sa liste aux élections européennes, ou de rechercher une alternative en soutenant l'opposition lors des élections législatives.

Ce fut notamment le cas du Rassemblement National lors des dernières élections législatives, porté par un contexte favorable où son leader se projetait déjà en Premier ministre. Toutefois, ce succès s’inscrit dans un climat de forte manipulation de l’opinion, alimenté entre autres par des influences étrangères. Ces constats rappellent une évidence : les élections municipales — et surtout dans les petites communes — ne sont pas des scrutins « politiciens » au sens partisan du terme.

DES CANDIDATS AUX LABELS OPPORTUNISTES

Un second élément majeur complique l’équation pour le RN : son incapacité chronique à recruter des candidats de terrain. Si sa dédiabolisation relative lui confère une meilleure acceptabilité, ce n’est pas une conversion idéologique, mais plutôt une libération de la parole chez ses électeurs. Dans cette configuration, les listes RN pour les municipales ne sont bien souvent que des collectifs de "patriotes locaux", aux ambitions municipales affichées mais aux accointances politiques dissimulées. Certains y verront une stratégie d’implantation, d’autres une tentative d’infiltration.

DERRIÈRE LES POURCENTAGES TROMPEURS, UNE RÉALITÉ PLUS NUANCÉE

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Lors des dernières élections législatives de 2024 à Trans-en-Provence, le RN a enregistré son meilleur score avec 2054 voix en faveur du député sortant Philippe Schreck, sur 4934 inscrits. Un résultat en trompe-l'œil, car porté par un contexte national d'aspiration au changement.

En réalité, le socle électoral réel du RN dans la commune oscille entre 1300 et 1400 voix, avec une participation tournant autour de 60 %. À titre de comparaison, en 2020,

Alain Caymaris avait obtenu 1100 voix avec un taux de participation plus faible (48 %), sur un corps électoral moindre (4754 inscrits, soit 180 de moins qu'en 2024).

Un simple calcul théorique pour comparer les scores électoraux précédents toutes choses égales par ailleurs (corps électoral et taux de participation identiques), lui confère un résultat autour de 1500 voix !

Au-delà des pourcentages bruts, ces chiffres mettent en lumière un fait indéniable : rien n’est joué, et le maire sortant conserve une position nette de favori, d'autant plus si l'on intègre les effets positifs de son bilan municipal.

ET LA GAUCHE DANS TOUT CELA ?

Une question reste en suspend ? Y aura-t-il une liste de gauche modérée dans la commune. Une première en quelque sorte. Comme au niveau départemental où sept partis se rejoignent sur leurs ressemblances : du PCF à Place publique de Raphaël Glucksmann, en passant par le mouvement régional Occitan. Un, manque pourtant à l’appel: LFI, qui n’a pas donné suite. Pas encore?

Le score de 16% (563 voix) de Sarah Breffy (PS-Place publique) lors des dernières élections législatives est loin d'être ridicule, et pèsera de manière déterninante dans l'hypothèse d'un Front (liste) Républicain. Il y a en tout cas des électeurs de gauche dans la commune.

UNE STRATÉGIE EN TROMPE-L’ŒIL POUR LE RN

Pour espérer l’emporter, une "liste soutenue" par le RN doit donc forcer la politisation du scrutin municipal tout en prétendant paradoxalement s’en détacher. Elle devra compter sur une mobilisation forte de son électorat et sur la fragmentation des voix adverses, voir une traitrise dans le camp majoritaire...

Mais dans une élection locale, les dynamiques sont bien plus complexes qu’un simple report de voix d’une élection à l’autre. L’ancrage, le bilan et la perception des équipes en place restent déterminants. C'est le point fort de l'équipe municipale qui entoure Alain Caymaris.

En somme, au-delà des échos nationaux, les municipales restent avant tout une affaire de gestion locale. Et ce sont les électeurs, bien plus que les stratégies partisanes, qui en décideront l’issue.