DOSSIER DE LA CHAMBRE RÉGIONALE DES COMPTES A FRÉJUS : LE MAIRE VOIT DES LANTERNES, LA CRC DES VESSIES (BUDGÉTAIRES)
- transian citoyen
- 30 juil.
- 2 min de lecture
Ou comment transformer un carton rouge en cocarde tricolore… avec un peu d’imagination et beaucoup de communication.

Fréjus, mardi 29 juillet — Clap de fin (officiel) pour le feuilleton budgétaire opposant la municipalité de David Rachline à la Chambre régionale des comptes (CRC). Si les sages de la CRC pointaient un budget 2025 "déséquilibré", aux recettes "insincères" et une dette qui tutoie les 151 millions d’euros, le maire, lui, y a vu… un satisfecit. Comme quoi, la comptabilité publique, c’est avant tout une question de lecture — ou de lunettes.
La CRC demandait une correction de budget ? Le maire répond par une réduction des investissements de 11 millions d’euros... et un communiqué de victoire. Selon la version municipale, tout est "strictement administratif et bureaucratique", donc sans la moindre incidence pour les Fréjusiens. Une façon élégante de dire : "Circulez, y’a rien à voir (sauf peut-être sur la chaîne YouTube de la mairie, mystérieusement vidée depuis)."

Mais l’histoire ne s’arrête pas à ce happy end comptable improvisé. En bon stratège de la communication, David Rachline a allumé un contre-feu : pas dans le budget, mais contre la presse. Var-Matin en prend pour son grade, accusé de manipulation médiatique et d’un traitement inéquitable de l’information. En résumé : le préfet parle finances ? Le maire exige l’équivalent pour ses communiqués. L’égalité républicaine à géométrie variable.
Opacité ou Aqualand ?

La gestion des marchés publics, critiquée pour ses 22,9 millions d'euros sans mise en concurrence ? Ce ne sont pas des irrégularités, voyons, mais des billets pour Aqualand ou des balades avec les bisons. La mairie rassure : "On ne va pas lancer un appel d’offres pour choisir entre plusieurs parcs aquatiques." Logique irréfutable.
"Un feu d’artifice municipal"
Pendant ce temps, au conseil municipal, les opposants savourent le moment. Pour l’un, le rapport de la CRC est un "feu d’artifice". Pour un autre, "les masques tombent". Emmanuel Bonnemain, micro coupé en pleine envolée, accuse : "Vous pensez que tout le monde a tort, sauf vous !" Ce à quoi le maire, imperturbable, répond : "On leur dira", façon Coluche période Assemblée nationale.

Quand le maire voit double : des magistrats bureaucrates et des préfets machiavéliques
La défense est toute trouvée : la CRC ? Des technocrates déconnectés. Le préfet ? Un tacleur politique. La procédure ? Un "zèle administratif" digne d’un mauvais épisode de "House of Cards". La majorité locale dénonce une machination étatique visant à freiner la douce marche de Fréjus vers l’excellence budgétaire… à découvert.
Conclusion :
À Fréjus, tout va bien. Les recettes sont hypothétiques, les dettes bien réelles, les critiques balayées comme des feuilles mortes, et les communiqués fleuris comme un 14 juillet municipal. Entre déni comptable et storytelling bien huilé, la mairie transforme chaque rappel à l’ordre en preuve de sa bonne foi. Comme on dit : si vous ne pouvez pas cacher la poussière, déclarez-la "paillettes de gestion".

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