LE RASSEMBLEMENT NATIONAL ET SES ALLIÉS D'EXTRÊME DROITE À BRUXELLES AU CŒUR D'UNE NOUVELLE ENQUÊTE FINANCIÈRE !
- transian citoyen
- 9 juil.
- 3 min de lecture

Le Parquet européen a officiellement ouvert une enquête, ce mardi 8 juillet 2025, visant le Rassemblement national et ses partenaires de l'ancien groupe parlementaire Identité et Démocratie (ID) pour des soupçons de graves irrégularités financières au Parlement européen. L'enquête porte sur plus de 4,3 millions d'euros de fonds publics qui auraient été "indûment dépensés" entre 2019 et 2024.
Cette nouvelle affaire, qui fragilise la présidente du groupe des Patriotes pour l'Europe, Marine Le Pen, et son président, Jordan Bardella, trouve son origine dans un rapport accablant de la direction des affaires financières du Parlement européen. Révélé début juillet par une enquête conjointe de plusieurs médias européens, dont Le Monde, l'émission allemande Kontraste, le magazine Die Zeit et l'hebdomadaire autrichien Falter, ce document détaille un système présumé de détournement de fonds au profit de sociétés et d'individus proches du parti français.
Confirmant l'ouverture des investigations, une porte-parole du Parquet européen a déclaré : "Le Parquet européen a ouvert une enquête", tout en précisant que davantage de détails ne seraient pas communiqués "afin de ne pas compromettre les résultats de l'enquête".
Des contrats suspects au profit de proches de Marine Le Pen
Au cœur du dossier se trouvent deux entreprises françaises directement liées à l'entourage de Marine Le Pen. Bien que le Rassemblement national n'ait exercé ni la présidence ni le secrétariat général de la coalition ID – alors dominée par la Ligue du Nord italienne de Matteo Salvini –, il apparaît comme le principal bénéficiaire des montages financiers dénoncés.

La première société, e-Politic, une agence de communication, a perçu 1,7 million d'euros. Le rapport parlementaire met en lumière un appel d'offres jugé "purement formel" et entaché de "graves problèmes de conformité". Les inspecteurs de l'institution bruxelloise en concluent que "toutes ces dépenses [...] sont irrégulières". Cette société est dirigée par un proche conseiller historique de Marine Le Pen, Frédéric Chatillon, figure centrale et controversée de la "GUD connection", un réseau d'anciens militants du syndicat étudiant d'extrême droite.
La seconde entreprise, Unanime, a bénéficié de plus de 1,4 million d'euros pour des prestations d'impression. Selon le même rapport, Unanime aurait sous-traité ces travaux à un coût nettement inférieur, réalisant ainsi une marge conséquente évaluée à 260 000 euros. Cette société est gérée par Sighild Blanc, l'épouse de Frédéric Chatillon.
Ces mécanismes rappellent le mode opératoire de l'affaire des "kits de campagne" lors des élections de 2012, pour laquelle Frédéric Chatillon et d'autres proches du RN avaient déjà été condamnés.
Un contexte de démêlés judiciaires récurrents
Cette enquête du Parquet européen vient s'ajouter à une longue liste de déboires judiciaires pour le Rassemblement national concernant l'utilisation des fonds européens. En mars 2025, Marine Le Pen, le parti lui-même et plusieurs de ses cadres ont été condamnés en première instance dans l'affaire des assistants parlementaires européens. Ils ont été reconnus coupables d'avoir mis en place un système de détournement des salaires d'assistants parlementaires au profit du parti. Le RN a été condamné à rembourser plusieurs millions d'euros au Parlement européen.

Interrogée sur ces nouvelles accusations début juillet, Marine Le Pen a affirmé ne pas être au courant des détails de ce nouveau dossier. Pour l'heure, ni Jordan Bardella, ni Frédéric Chatillon, ni Sighild Blanc n'ont officiellement réagi à l'ouverture de l'enquête.
Le rapport financier du Parlement européen mentionne également près de 700 000 euros de dons à diverses associations dont les activités ne semblaient avoir aucun lien avec le travail parlementaire européen. L'enquête devra déterminer la nature de ces associations et les raisons de ces financements.

Comments