L’ANCIENNE GARE DU VILLAGE RETROUVE VIE : L’ÉPICERIE DU PETIT TRANSIAN REMET LE LIEN SOCIAL SUR LES RAILS
- transian citoyen
- 17 oct.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 oct.

Le restaurant qui occupait l'ancienne gare est fermé depuis plus de quatre ans, mais celle-ci s’apprête à connaître une seconde jeunesse. Trois jeunes — Mathieu Di Grande, Thomas Garnier et François Costa — y lancent l’Épicerie du Petit Transian, une boutique de produits locaux qui veut faire rimer patrimoine et proximité.
Préouverte le temps de la foire d’automne, l’échoppe a accueilli officiellement ses premiers clients le 14 octobre, soit tout juste la semaine où le bâtiment fêtera ses 160 ans d’existence. Un symbole fort pour ce lieu chargé d’histoire, désormais transformé en point de rencontre entre producteurs, habitants et curieux de consommer autrement.
Loin de la simple épicerie, le trio imagine un véritable lieu de vie : ateliers autour des plantations, soirées dégustation, animations culturelles… Autant d’occasions de retisser du lien social, entre anciens et nouveaux habitants, dans un décor où les traces du passé ferroviaire seront soigneusement préservées.
« Nous voulons un endroit qui valorise les savoir-faire locaux tout en redonnant du sens au commerce de proximité », explique Mathieu Di Grande, artisan pastier et cofondateur du projet.
Mais cette belle aventure n’échappe pas à quelques regards sceptiques. Deux des initiateurs, François Costa et Thomas Garnier, sont aussi conseillers municipaux de la majorité en place. À la veille des élections municipales, certains pourraient y voir une manœuvre électorale déguisée. Les intéressés réfutent cette idée : « C’est tout le contraire, assure François Costa. Être élus nous a plutôt compliqué la tâche. Nous avons dû redoubler de transparence. »
Ce qu’ils revendiquent avant tout, c’est une mission de terrain : faire de cette ancienne gare un espace de convivialité, où producteurs et habitants se retrouvent autour de valeurs simples — le partage, la qualité et la solidarité.
Entre mémoire locale et projet citoyen, l’Épicerie du Petit Transian entend bien prouver qu’on peut encore faire partir un train de vie collective… même sans rails.
L'ENGRENAGE DU DOUTE OU L'ÉLAN DU RENOUVEAU ?

Quand on se promène dans les rues du village, il est facile de céder au cynisme. La politique, avec ses jeux d'échecs et ses arrière-pensées, nous a habitués à voir des manœuvres partout. L'ouverture de l'Épicerie du Petit Transian n'a pas échappé à la règle. Certains, le doigt levé, ont vu dans l'engagement de François Costa et Thomas Garnier un simple calcul électoral. Puisque deux des initiateurs sont aussi conseillers municipaux, l'ombre du doute a été jetée sur un projet qui respire pourtant l'enthousiasme et la bonne volonté.
Mais ne nous y trompons pas. Ce raisonnement, en apparence lucide, révèle surtout une vision étriquée. C'est celle d'un monde où l'action citoyenne est systématiquement entachée de motifs cachés. Ces jeunes, loin de chercher à gagner des voix, ont mis leur énergie et leur passion au service de leur village. Ils ont ouvert une porte, pas une campagne. Ils ont prouvé que la politique pouvait aussi être un levier pour faire avancer les choses concrètes, pour remettre le lien social sur les rails, sans grand discours, mais avec des actes simples : un panier de légumes, un pot de miel, une conversation partagée.
À ceux qui voient un panneau électoral derrière chaque bonne action, il faudrait peut-être rappeler que c'est précisément le cynisme qui bloque l'innovation. Laissons de côté les calculs politiciens, et saluons plutôt ces jeunes qui ne se contentent pas de rêver d'un monde meilleur, mais qui le construisent, pas à pas, avec une détermination qui force l'admiration. Leur projet n'est pas une manœuvre ; c'est un chemin. Et ils l'ont ouvert pour nous tous.
Jean-Pierre CHRUSZEZ











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