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"COMMUNICATION PUBLIQUE OU CULTE DU PRÉSIDENT ? LE VAR BROUILLE LES LIGNES DE L’ÉTHIQUE RÉPUBLICAINE

Dernière mise à jour : il y a 1 jour



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À force de feuilleter les pages des journaux départementaux, les Varois connaissent son visage par cœur. Le président du Département du Var s’affiche, sourire assuré, sur des pleines pages de publicité vantant les bienfaits de l’action publique. Routes rénovées, collèges modernisés, aides sociales renforcées… Tout y passe. Et toujours, au coin de la page, son portrait. Encore. Et encore. Et encore.

L’exercice est devenu banal. Trop banal. Car derrière la façade institutionnelle se cache une pratique de plus en plus dérangeante : l’usage systématique de l’image d’un élu pour communiquer sur l’action d’une collectivité, avec de l’argent public. Légal ? Oui. Éthique ? Assurément non.



La loi autorise, mais ne blanchit pas tout



VOTEZ !
VOTEZ !

Le droit est clair : les collectivités territoriales peuvent faire connaître leurs politiques publiques (article L.2121-29 du Code général des collectivités territoriales). Elles peuvent même, dans une certaine mesure, utiliser les supports qu’elles souhaitent pour informer la population. Mais nulle part, la loi n’autorise — ni ne justifie — l’affichage récurrent de la photographie du président, surtout lorsque celle-ci ne sert en rien la compréhension du message.


Ce choix n’est pas neutre. Il participe d’une logique de personnalisation du pouvoir, au détriment de la neutralité républicaine. Or, dans une démocratie mature, l’action publique n’a pas vocation à être incarnée en permanence par un visage. Elle se défend par ses résultats, ses chiffres, ses effets sur la vie des citoyens.


Pas par la notoriété d’un élu.


Une communication fléchée, un financement

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Ces insertions publicitaires sont financées par les contribuables. Pas par les partis. Pas par les candidats. Par les citoyens. Dès lors, il est légitime de s’interroger : pourquoi leur faire financer des campagnes où un élu apparaît en position valorisante ? Pourquoi entretenir un flou méthodique entre communication institutionnelle et auto-promotion ?


Car c’est bien de cela qu’il s’agit. Ces campagnes ne sont ni neutres, ni anodines. Elles installent un nom, un visage, une posture. Elles préparent un terrain. Parfois pour une réélection, parfois pour d’autres ambitions. Bref, elles créent de la notoriété politique sous couvert d’intérêt général.



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Le risque d’une dérive généralisée


La pratique n’est pas propre au Var. Elle existe ailleurs. Mais dans le département, elle semble avoir pris une ampleur particulière, avec une régularité qui interroge. À trop brouiller la frontière entre communication publique et communication politique, on fragilise ce que l’on prétend défendre : la confiance des citoyens dans leurs institutions.


La Haute Autorité pour la transparence de la vie publique a déjà alerté sur ce type de dérives. Mais rien ne bouge. Car tout cela reste — encore — dans les clous juridiques. Pourtant, on le sait : l’éthique commence là où la loi s’arrête. Et ce qui est permis n’est pas toujours acceptable.


Un débat urgent à ouvrir



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Il est temps de poser la question de manière frontale : doit-on interdire l’utilisation de la photo d’un élu dans toute communication financée par une collectivité, hors période électorale ? La réponse semble tomber sous le sens. Et pourtant, le débat reste tabou. Car il gêne. Parce qu’il révèle des pratiques installées, presque normalisées.


Mais si nous ne posons pas cette limite, qui le fera ? Le citoyen a le droit de savoir ce que fait sa collectivité. Mais il a aussi le droit de ne pas subventionner la carrière médiatique d’un président local, fût-il compétent et actif.


la République n’est pas une marque. 

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Ses représentants n’ont pas à poser comme des ambassadeurs de campagne. L’action publique vaut par elle-même. Et l’éthique, dans une démocratie, n’est jamais une option. C’est un socle. Le jour où elle se dilue dans la com’, il ne reste plus grand-chose de la neutralité des institutions.

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