Nathalie Bicais destituée : une sanction exemplaire pour atteinte à la probité publique
- transian citoyen
- il y a 4 jours
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La justice a tranché. Vendredi 17 mai 2025, le tribunal correctionnel a condamné Nathalie Bicais, maire (LR) de La Seyne-sur-Mer, à 18 mois de prison avec sursis, 20 000 euros d’amende, et surtout à cinq ans d’inéligibilité avec application immédiate. La décision est tombée comme un couperet pour l’élue, absente lors de l’audience, qui perd ainsi tous ses mandats : municipal, métropolitain et départemental. Elle est également interdite d’exercer toute fonction publique pendant deux ans.

S’il reste la présomption d’innocence, Nathalie Bicais ayant fait appel, les faits retenus sont particulièrement graves. Deux prises illégales d’intérêts ont été reconnues : un permis de construire irrégulièrement délivré en sa faveur, et le recrutement, sans appel à candidatures, d’un proche ayant bénéficié de cinq CDD en mairie… en plus d’un prêt de 100 000 euros. Le tribunal évoque une banalisation des infractions et un risque de réitération, justifiant ainsi l'exécution immédiate de la peine complémentaire.
Dans un communiqué véhément, Nathalie Bicais dénonce un complot politique, des "auditions mensongères", une enquête biaisée et un "système judiciaire dévoyé". Mais ses arguments peinent à masquer la légèreté de sa défense, fondée sur la méconnaissance de la réglementation et des erreurs administratives.
Cette affaire rappelle avec force que les atteintes à la probité ne sont jamais anodines, a fortiori lorsqu’elles émanent d’élus, censés incarner l’exemplarité. Comme le souligne Jean-Pierre Chruszez dans Histoires de tricheurs, « la triche n’est pas une erreur de parcours, c’est une stratégie de pouvoir ». La justice, en condamnant sévèrement Nathalie Bicais, envoie un message clair : la République n’est pas une rente personnelle. La gestion publique exige de ceux qui la servent rigueur, transparence et intégrité.
Dans les jours qui viennent, le conseil municipal devra élire un successeur. La majorité a déjà désigné Jo Minniti, 82 ans, comme candidat pour « assurer la continuité ». Mais le mal est fait : La Seyne devra reconstruire une confiance entamée, et surtout tourner la page d’un mandat désormais entaché par le soupçon et la faute.
Histoires de Tricheurs de Jean-Pierre Chruszez

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