KAFKA AGGLO DRACÉNIE 2025-2026 : LA CULTURE, VERSION KO TECHNIQUE !

Lundi 23 juin, l’agglomération Dracénie Provence Verdon lançait en grande pompe sa saison « culturelle » 2025-2026 au Pôle Chabran de Draguignan. Musique, lumières, petits fours, grands discours — et surtout, une ligne éditoriale qui donne à réfléchir… ou à rire jaune.

SOIRÉE THAI MAIS PAS SALON DU LIVRE (Capture d'écran du site de la Dracénie -TC-)

En feuilletant ce programme aux prétentions culturelles affirmées, une date a attiré notre attention : le dimanche 27 juillet 2025. Et là, surprise ! Ce jour-là figure dans l’agenda officiel une animation autour… de la boxe thaï. Oui, vous avez bien lu. Dans l’univers culturel selon la Dracénie, les uppercuts sont désormais plus nobles que les vers.

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Sur leur site, la Dracénie nous assure pourtant — sans trembler — que l’accent est mis « sur les enjeux environnementaux, les sciences, la création contemporaine et la transmission culturelle dès la petite enfance ». Traduction locale : un crochet du droit pour les enfants, mais pas une ligne pour les livres.

Car pendant que les gants s’échangent à coups de tibias dans une noble sueur, la Fête du Livre de Callas — événement littéraire apprécié et enraciné — ne figure nulle part. Invisible. Évaporée. Enterrée sous le ring de la politique culturelle dracénoise.

Richard Strambio, maire de Draguignan: "le muscle plutôt que les livres ?

Mais faut-il vraiment s’en étonner ? À la tête de cette haute vision culturelle, on retrouve Richard Strambio, maire de Draguignan et président de l’Agglo. Kinésithérapeute de profession (et probablement encore, entre deux mandats), il semble avoir une sensibilité particulière pour le muscle… moins pour le manuscrit.

On lui doit d’ailleurs une performance notable : avoir orchestré la fermeture de plusieurs médiathèques au nom d’une rentabilité dont on cherche encore les bénéfices culturels. Les livres coûtent trop cher. Mieux vaut distribuer des protège-dents et des bandages.

Il est vrai que les salons du livre incitent plutôt à fréquenter les bibliothèques et les médiathèques …

Triste époque où l’on sacrifie la littérature sur l’autel de l’animation spectacle. À ce rythme, les prochains Feux de la Saint-Jean risquent fort de finir en autodafés festifs, avec en une du programme : « Livres au bûcher, gants à l'honneur ».

Mais après tout, pourquoi s'encombrer de livres quand on peut apprendre à cogner dès le plus jeune âge ? La Dracénie a fait son choix : la page est tournée… à coups de genou. À ce rythme, autant rebaptiser le service culture en “Direction des Activités Physico-Poétiques”.

Bientôt, un tournoi de MMA sur fond de slam, et l’affaire sera dans le sac.