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LE SANDWICH MÊNE EN PRISON, LE DÉTOURNEMENT DE FONDS PUBLICS MÊNE A L’ÉLYSÉE ?





Il y a quelque temps, un jeune homme de 20 ans a été condamné par le tribunal correctionnel de Versailles à six mois de prison ferme avec mandat de dépôt pour avoir volé un sandwich et deux bouteilles de jus d’orange à Conflans-Sainte-Honorine. Montant du préjudice : moins de 5 euros. « J’avais faim », a-t-il dit au juge. Et le juge, lui, a appliqué la loi. Sans aménagement. Sans circonstances. Six mois fermes.


Ce genre d’histoire se répète dans la France de l’austérité sociale, de l’inflation quotidienne, du durcissement des contrôles contre les précaires et du démantèlement méthodique des protections collectives. La main de la justice ne tremble pas quand il s’agit de frapper les misérables.





Et puis il y a les autres. Aujourd’hui, Marine Le Pen et son entourage s’indignent bruyamment du verdict rendu à leur encontre : 23 élus et cadres du Rassemblement national ont été condamnés pour avoir organisé le détournement de 4,1 millions d’euros de fonds publics européens. Ces assistants parlementaires payés pour travailler au Parlement, mais qui travaillaient en réalité pour le parti, selon les juges.

Pas de mandat de dépôt cette fois. Pas de nuit passée à attendre l’appel dans une cellule du dépôt. Non : comme Sarkozy avant elle, Marine Le Pen bénéficiera d’un aménagement de peine, bracelet électronique à domicile. Pas de prison. Et pourtant, elle avait réclamé, en 2013, que les élus coupables de détournement de fonds soient déclarés inéligibles à vie. Elle devra se contenter d’une inéligibilité de cinq ans. C’est la loi, dit-elle aujourd’hui. Elle a changé d’avis — ou de camp.


Mais cette clémence, curieusement, ne scandalise pas les mêmes qui réclament la tolérance zéro pour tout le reste de la population. Ceux-là parlent de "justice laxiste" quand un adolescent sort libre d’une garde à vue. Mais quand c’est un élu, un notable, un chef de parti pris la main dans le pot de confiture, alors c’est un acharnement judiciaire, un complot, un procès politique.


C’est le double discours absolu. Et c’est parfaitement cohérent avec leur projet politique. Partout où l’extrême droite prend racine ou gagne du pouvoir — en Hongrie, en Pologne, au Brésil hier, et bien sûr en Russie — la justice devient un instrument. Elle ne contrôle plus, elle obéit. On purge les juges, on nomme les fidèles, on verrouille les institutions. Ce n’est pas une opinion, c’est un mode opératoire.


Le Pen, comme d'autres figures de cette extrême droite en costume trois-pièces, adopte les méthodes de Poutine : affaiblir l’État de droit tout en criant à la dictature judiciaire quand la justice fait son travail. Priver les pauvres de droits élémentaires, pendant que les puissants modèlent la loi à leur image. C’est cela, le renversement que l’on nous prépare. Voilà le véritable coup d’État rampant : celui qui vide la démocratie de son contenu sous prétexte de restaurer l’ordre.


Car dans la bouche de ces faux républicains, "ordre" ne veut jamais dire justice. Cela veut dire silence. Cela veut dire soumission. Cela veut dire pouvoir sans contrôle.

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