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DENTISTE NON GRATA : CHRONIQUE D’UN SABOTAGE ORDINAIRE EN DESERT MÉDICAL




Dans un pays où les maires multiplient les courriers, les appels du pied et parfois les subventions pour attirer des médecins, un jeune dentiste motivé, prêt à investir plus d’un demi-million d’euros pour s’installer à Pernes-en-Artois, s’est heurté… à une pétition de voisins. Oui, dans une commune classée comme désert médical, certains préfèrent risquer l’édentation collective plutôt que d’imaginer quelques voitures en plus dans leur rue.


"Un dentiste de trop : quand l’intérêt général recule devant le confort personnel"


Ce fait divers a tout d’un symptôme plus large : celui d’un égoïsme résidentiel de plus en plus décomplexé, où chacun veut des services... mais chez les autres. C’est l’ère du "pas dans mon jardin" version santé publique. Un dentiste, applaudi hier pendant le COVID, devient aujourd’hui persona non grata parce qu’il menace le calme d’un lotissement pavillonnaire.


Les arguments avancés — circulation, enfants qui jouent dehors, "l’esprit du quartier" — relèvent d’une hypersensibilité de confort, incapable de se hisser au niveau de l’intérêt général. Et derrière cette résistance de façade, il y a une vérité plus dérangeante : une société qui réclame des solutions mais refuse les compromis qu’elles exigent.

Ce refus collectif, aussi surprenant que regrettable, n’est pas un simple malentendu. Il est le reflet d’un mal plus profond : l’égoïsme ordinaire qui mine nos capacités à faire société. Bien sûr, chacun peut souhaiter le calme devant chez soi. Mais refuser l’installation d’un soignant sous prétexte que quelques voitures en plus gêneraient le voisinage, c’est confondre confort personnel et intérêt collectif.

 

Le plus inquiétant, c’est le rôle du politique.



La maire, certes lucide, semble avoir laissé faire, en spectatrice désolée. Mais à quoi bon constater la bêtise ambiante si l’on n’est pas prêt à la contrer ? Laisser partir ce professionnel de santé, c’est entériner une forme de tyrannie du micro-lobby local qui met à mal toute ambition collective. Le silence ou la mollesse des élus face à ces oppositions minoritaires, mais bruyantes, est une démission. La municipalité n’a pas su imposer clairement l’intérêt général face à une pression locale restreinte. Laisser faire, dans ce contexte, c’est cautionner une logique à rebours de tout bon sens.


Le vrai progrès, c’est parfois d’accepter un peu de changement chez soi pour que la vie s’améliore pour tous

 

Ce cas dépasse la seule commune de Pernes. Il pose la question suivante : sommes-nous devenus incapables de penser au-delà de notre clôture ? À force de sanctuariser nos rues et nos habitudes, nous creusons nous-mêmes le lit de nos manques, de nos inégalités d’accès aux soins, et de notre isolement. Loin d’être anecdotique, ce refus collectif est un miroir. Et ce qu’il reflète n’est pas flatteur.



Pernes, comme tant d’autres territoires, est confrontée à la désertification médicale. On aurait pu saluer ce professionnel de santé, l’accueillir, faciliter son intégration. Au lieu de cela, des pétitions ont été lancées, des craintes exagérées ont été exprimées, et le projet a été abandonné. Pire encore : cette affaire risque de décourager durablement d’autres professionnels qui envisageraient de s’installer ici. Qui prendrait aujourd’hui le risque de venir dans une commune où un dentiste est “chassé” avant même d’avoir commencé ?

 

Il ne s’agit pas ici de pointer du doigt des individus, mais de tirer un signal d’alarme. À force de défendre nos petits intérêts immédiats, nous risquons de saboter collectivement ce qui fait le bien commun. Et demain, lorsque nous chercherons en vain un rendez-vous médical à proximité, il sera un peu tard pour s’indigner.


Pôle de transition environnementale de Draguignan.



Sans vouloir comparer des situations différentes aux nuisances différentes, cette situation kafkaïenne qui pourrait se résoudre à un "Clochemerle" pour certains, fait songer pour d'autres, à l'abandon du Pôle de transition environnementale de Draguignan. L’Agglomération a jeté l’éponge. Et certains élus ont fait passé leur petit calcul politicien pour se faire réélire, en soufflant sur les braises de la "contestation", sans proposer aucune solution alternative.


On nous accusera sans doute d'avoir la dent dure contre le populisme…



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