LETTRE OUVERTE À MONSIEUR LE DÉPUTÉ DE LA 8 EME CIRCONSCRIPTION DU VAR
- transian citoyen
- 27 oct.
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Dernière mise à jour : 28 oct.
Objet : Refuser le progrès, c’est refuser les femmes

Monsieur le Député,
Le jeudi 23 octobre dernier, l’Assemblée nationale a adopté un texte historique : la proposition de loi intégrant la notion de non-consentement dans la définition pénale du viol. Ce vote, salué par une large majorité transpartisane, marque un pas décisif vers une véritable culture du consentement, comme l’a rappelé la ministre Aurore Bergé.

Mais parmi les voix qui se sont élevées contre ce progrès, la vôtre figure, avec celles de vingt-six autres députés du Rassemblement national. Une fois encore, votre groupe a choisi de tourner le dos aux avancées en matière de droits des femmes et de justice.
Refuser de reconnaître que l’absence de consentement suffit à qualifier un viol, c’est perpétuer une vision archaïque où la parole des victimes reste suspecte, où le silence vaut encore pour accord. C’est ignorer les milliers de femmes — et d’hommes — pour qui la peur, la sidération ou la contrainte rendent impossible toute réaction.

Vos collègues, à la tribune, ont invoqué une prétendue « dérive morale et juridique », craignant que « le désir devienne suspect ». Mais Monsieur le Député, ce n’est pas le désir qui est menacé — c’est le droit fondamental de chacun à disposer librement de son corps. Il ne s’agit pas d’une guerre des sexes, mais d’une affirmation claire : sans consentement, il n’y a pas d’acte d’amour, il y a une violence.
Votre vote s’inscrit dans une longue série de refus : contre la constitutionnalisation de l’IVG, contre des résolutions européennes protégeant les droits sexuels et reproductifs, contre toute politique ambitieuse d’égalité. Vous prétendez défendre la dignité des femmes, mais vos actes disent le contraire.
Ce texte, soutenu par des députées de tous bords, ne divise pas — il protège. Il clarifie la loi, il nomme enfin ce que la société refuse trop souvent de voir : le viol n’est pas un malentendu, c’est un crime.
En votant contre, vous n’avez pas seulement rejeté un texte. Vous avez envoyé un message : celui que le corps des femmes peut encore être matière à débat. Ce message, Monsieur le Député, appartient au passé. La société, elle, avance.
Nous attendons de nos représentants qu’ils portent la voix du progrès, de la justice et de la dignité. Pas qu’ils la fassent taire.
Respectueusement, mais fermement,
Jean-Pierre CHRUSZEZ
Boléro - Femme










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